À connaître : 5 signes indiquant qu’un agent immobilier est un escroc

Le métier d’agent immobilier a toujours attiré les escrocs, mais aujourd’hui, le risque de tomber sur un agent déloyal, de perdre de l’argent et des mètres carrés est particulièrement élevé. Notre experte Maria Litinecska indique les signes permettant d’identifier un agent escroc.

Maria Litinecska, experte et gestionnaire associée de « Metrium Group », société d’immobilier et de conseil opérant sur le marché de l’habitat à Moscou et à Saint-Pétersbourg. 1. Commission anormalement basse ou absence de commission

Le marché immobilier secondaire reste en crise. Le nombre de transactions diminue, la concurrence parmi les agents immobilier augmente. Alors que dans les années 2012 à 2014, un courtier percevait 3 à 3,5 % de commission, il ne reçoit aujourd’hui que 1,5 à 2,5 % du montant du contrat. Parfois, l’agent demande même moins de 1 % pour accompagner la transaction. Cependant, il faut garder à l’esprit que « le fromage gratuit » dans le piège à souris peut coûter cher à la fin.

Parfois, l’agent demande même moins de 1 % pour accompagner la transaction. Cependant, il faut garder à l’esprit que « le fromage gratuit » dans le piège à souris peut coûter cher à la fin.

Situation classique. Un courtier accepte de vous trouver un appartement à un prix symbolique. Une fois l’option trouvée, l’agent propose au propriétaire d’augmenter le prix de vente, en recevant cette prime comme rémunération. Seul alors l’escroc accepte de montrer l’appartement au client. En fin de compte, l’escroc obtient une commission à la fois du vendeur et de l’acheteur sous forme de prime.

Comment éviter cela ? Même en participant à la transaction avec un agent immobilier, acheteur et vendeur devraient néanmoins se rencontrer à l’étape des négociations pour discuter directement des prix. Ne laissez pas l’agent immobilier « diviser et conquérir », faute de quoi vous permettez à ce dernier d’obtenir un gain supplémentaire. À votre propre frais.

2. Demande de fournir le passeport originalSituation classique. L’une des méthodes les plus répandues utilisées par les agents immobiliers « noirs » consiste à vendre un appartement via des personnes fictives. Ces escroqueries touchent souvent les retraités qui remettent eux-mêmes leur passeport à l’escroc, prétendant qu’ils le font pour conclure un contrat. 

Le courtier cherche une personne ressemblant à l’actuel propriétaire, se rend avec elle au notaire et obtient une procuration générale lui donnant le droit de vendre l’appartement. Sur la base de ce document, l’escroc vend l’appartement et s’empare de l’argent. Le propriétaire découvre alors que des inconnus vivent dans son appartement.

Le 15 juillet 2016, pour conclure une vente immobilière, l’acte de propriété n’est plus requis. La propriété est confirmée uniquement par une déclaration issue de l’EGFR, ce qui facilite les actions des escrocs.

Comment éviter cela ? Lorsque vous travaillez avec un agent immobilier, remettez-lui uniquement une copie de votre passeport. Ne laissez pas le document à un endroit visible : vous pouvez ne pas remarquer sa disparition, et pour obtenir une procuration générale, il faut seulement quelques heures.

3. Vendeurs non compétents

Situation classique. L’histoire d’un retraité moscouin qui a vendu trois fois son appartement (à des personnes différentes) et a annulé les contrats de vente trois fois via le tribunal, rendant seulement 70 % du montant à chaque acheteur. L’agent s’est mis en conspiration avec le retraité pour trouver des acheteurs et vendre leur logement. Cependant, après que le grand-père ait porté plainte au tribunal demandant l’annulation de la transaction. 

Paradoxalement, chaque fois le tribunal a soutenu sa position, car, d’un point de vue légal, ce retraité entreprenant avait des preuves médicales justifiant son incapacité à conclure des transactions. Finalement, les victimes acceptaient de recevoir une partie du montant en retour, car c’était la meilleure solution par rapport à perdre tout : l’appartement et l’argent.

L’histoire du retraité moscouin qui a vendu trois fois son appartement (à des personnes différentes) et a annulé les contrats de vente trois fois via le tribunal, rendant seulement 70 % du montant à chaque acheteur. Comment éviter cela ? Lors de l’achat d’un logement chez un propriétaire âgé de plus de 60 ans, demandez-lui une attestation provenant du dispensaire psychoneurologique. Si vous obtenez un refus, cela signifie qu’il y a peut-être quelque chose à cacher. Si l’agent immobilier insiste sur une option spécifique, en essayant de vous convaincre d’un appartement précis, cela signifie probablement que l’agent et le vendeur sont en conspiration.4. Trop d’amabilité de la part de l’agent immobilier

La plupart des agents immobiliers sont en fait d’excellents psychologues capables de plaire à leurs clients. Le comportement courtois voire amical d’un courtier est parfaitement normal. Cependant, il est important de filtrer les sujets de discussion pour éviter que la communication professionnelle ne devienne personnelle. 

Malheureusement, même des personnes adultes et autonomes tombent souvent dans le piège de l’attrait charmeux d’un agent immobilier, et ne peuvent plus comprendre comment ils ont été « pris à l’hameçon ». Comment éviter cela ? Si l’agent immobilier n’est pas un escroc, il n’a aucune raison de vouloir être votre ami. Comme on dit : une amitié basée sur l’affaire est préférable à une affaire basée sur l’amitié. Par conséquent, gardez votre distance ! 5. Erreur dans l’adresseSituation classique. L’agent immobilier veut vendre, par exemple, un « deux-pièces » endommagé à l’adresse : 3e rue des Constructeurs, maison 25, bâtiment 1, à un prix supérieur à la moyenne du marché. Pour cela, il loue dans un immeuble voisin (3e rue des Constructeurs, maison 25, bâtiment 2) un « deux-pièces » identique mais décoré avec style, accroche le numéro correct à la porte et montre l’appartement en augmentant le prix de rénovation de 1,5 à 2 millions de roubles.

Parfois, les agents immobilier changent même la plaque indiquant l’adresse sur le bâtiment pour que le client ne remarque pas le piège. Et pour se protéger, l’agent immobilier rencontre le client non pas directement sur l’objet mais avant, par exemple près du métro ou en voiture. En fin de compte, la victime devient propriétaire d’un ancien logement exigeant des investissements importants, payant le prix d’un appartement avec un bon design.Comment éviter cela ? Vérifiez à l’avance l’adresse du bâtiment et « scannez » celle-ci sur la carte. Examinez l’emplacement du bâtiment par rapport aux autres bâtiments, écoles et autres objets de l’infrastructure. En outre, vous pouvez vous rendre personnellement à l’objet avant pour trouver le bon bâtiment. Cela constituera une protection au cas où l’agent immobilier essaie de montrer le mauvais bâtiment.

via GIPHY

Qui est à risque ?

Selon les observations des experts de « Metrium Group »

, trois catégories de clients sont particulièrement vulnérables à être trompées par les agents immobiliers escrocs.

1. Les personnes âgées et les citoyens non compétents. Ces individus sont souvent moins compétents juridiquement à cause de leur âge.

2. Les représentants de la culture, de la science et de l’art. Les personnes ayant des professions créatives peuvent être considérées comme des rêveurs. Le manque de pragmatisme dans la prise de décisions peut les rendre victimes.

3. Les entrepreneurs venant de régions. Curieusement, les entrepreneurs provenant d’autres villes deviennent souvent la cible des agents immobiliers escrocs de Moscou. La raison est à chercher dans une mentalité différente. Dans les régions, les relations commerciales reposent souvent sur la confiance : tous se connaissent et l’idée de tromper un « co-entrepreneur » est rarement acceptable.