L'avenir du design : comment les technologies modernes transforment la profession — et pourquoi les designers devraient adopter l'IA

Olena Prihodko — designer d'intérieur, artiste et fondatrice de l'atelier Kebeta Design en Ukraine et aux États-Unis. Avec plus de 10 ans d'expérience, des dizaines de projets terminés et une participation à des concours prestigieux (comme «Design de l'année» en Ukraine), une reconnaissance internationale, elle intègre activement les dernières technologies dans son travail. Membre de l'ASID (Société américaine des designers d'intérieur), experte internationale, membre du jury de l'American Business Expo, participante au concours «Intérieur de l'année» en Ukraine, visite régulière du Salone del Mobile Milano et auteure d’articles scientifiques sur l'architecture et les arts visuels — Olena est à la pointe de l'intégration de l'IA, de la VR et des outils 3D dans la pratique professionnelle. Avec ces technologies, les ateliers Kebeta Design en Ukraine et aux États-Unis réalisent des projets ambitieux, où l'esthétique se combine à une ingénierie précise et à une expression émotionnelle.

Dans cet entretien, elle explique comment la réalité virtuelle, l'IA générative et les environnements numériques lui permettent non seulement de travailler plus rapidement, mais aussi de créer des intérieurs plus précis et «vivants».

— Olena, vous utilisez la VR 360 et la visualisation 3D dans vos projets. Est-ce devenu une norme dans votre atelier ou reste-t-il plus expérimental ?

C'est un outil complet. Aujourd'hui, nous faisons rarement un projet sans visualisation 3D ou tour VR — particulièrement s'il s'agit d'un espace complexe. Il est important que le client ressente l'espace, pas seulement l'imagine. Avec la VR, ils entrent littéralement à l'intérieur : ils peuvent ressentir la hauteur, l'échelle, l'éclairage et les rapports spatiaux. Cela facilite non seulement la communication mais aussi réduit le nombre de retouches à des étapes plus tardives.

Les technologies évoluent si rapidement que parfois il est difficile de rester à la page. Mais je suis convaincue que ce n'est plus le futur — c’est le présent. C'est pourquoi chez Kebeta Design, nous suivons l'évolution et intégrons les outils les plus avancés dans notre pratique.

La VR 360 permet aux clients de «rentrer» dans le design avant sa réalisation : sentir l’échelle de l’espace, voir les détails et plonger dans l’atmosphère. Pour les designers, c’est un moyen efficace de réduire le nombre de retouches et d’éviter la phrase courante «Ce n’est pas ce que je m’attendais». Lorsque le client peut confirmer : «Oui, c’est exactement ce que je voulais», avant même le début du projet, le résultat correspond entièrement aux attentes. C’est pourquoi la VR et la visualisation 3D ne sont plus des expérimentations pour nous, mais des outils de travail indispensables.

— Vous utilisez également l'intelligence artificielle. Comment cela vous aide-t-il ?

Je suis constamment à jour des mises à jour significatives de l'IA dans le domaine du design d'intérieur, pour être parmi les premières à les appliquer. Mon conviction est simple : l'IA est un outil puissant entre les mains d'un professionnel, pas un concurrent. La vraie menace n’est pas l’IA elle-même, mais le risque que d'autres designers la maîtrisent plus vite.

Je compare souvent l'intelligence artificielle à un cheval : on peut passer toute sa vie à craindre de l’approcher, ou prendre le contrôle et aller devant à pleine vitesse. Plus on tarde, plus il est difficile de rattraper ceux qui sont déjà devant.

Dans notre atelier, l'IA est devenue un assistant incontournable : elle prend en charge les tâches répétitives et libère du temps pour ce qui est vraiment important — la créativité. Cela accélère les processus et nous permet de nous concentrer sur l'originalité et la profondeur de chaque projet.

— Avez-vous peur que l'IA ne remplace un jour les designers ?

À l'inverse, je pense le contraire. L'intelligence artificielle renforce les capacités du designer, mais ne peut jamais remplacer le goût, la vision ou le sens du style. Au cours des cinq dernières années, la profession de designer a changé radicalement, et je suis convaincue que les cinq prochaines apporteront encore plus de changements. C’est pourquoi il est important de «prendre la vague» maintenant et faire de l'IA son allié. Pour moi, il est clair : l'IA doit être un assistant, pas un rival.

— Quelles technologies, selon vous, ont vraiment transformé la profession au cours des cinq dernières années ?

Les principales sont les réseaux neuronaux, les visualisations VR et le design génératif. Ces outils ont transformé non seulement le processus de conception, mais aussi la communication avec les clients. Aujourd’hui, les clients ne se contentent plus de plans statiques — ils peuvent «essayer» leurs futurs intérieurs, ressentir l’espace et percevoir l’atmosphère. Cela nous permet de créer des projets reflétant les préférences individuelles des clients avec la plus grande précision.

— Enseignez-vous ou partagez-vous votre expérience avec d'autres ?

Oui, je partage mes connaissances sur l'utilisation de l'IA dans le design d'intérieur, mais uniquement en format privé. Avant, j'ai envisagé la création d'un cours complet, mais les technologies évoluent si rapidement que l'information devient obsolète tous les deux ou trois mois. Je considère donc plus efficace fournir des connaissances ciblées que l'on peut appliquer immédiatement dans des projets réels.

— Quel conseil donneriez-vous aux designers qui commencent à explorer les outils numériques ?

Ne perdez pas une seule journée. L'IA est déjà là — que nous le voulions ou non, nous y serons tous confrontés tôt ou tard. Ceux qui l'adopteront aujourd’hui deviendront les leaders de demain. Le secret est de ne pas craindre les changements, mais de progresser avec assurance dans une nouvelle réalité où l'IA est un partenaire puissant, renforçant le talent du designer.