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Comment les cinémas soviétiques décoraient leurs appartements : d'« Ironie du destin » à « Roman de service »
Chaque mur racontait le statut du héros, chaque vase indiquait ses revenus
« Juste le même meuble, acheté à Moscou, 25 roubles de plus ! » — se plaignait Nadia dans « Ironie du destin ». Et elle avait raison : le cinéma soviétique montrait exactement le mobilier qui se trouvait dans les appartements réels. Les étagères jugoslaves, les services à thé tchèques, les fauteuils roumains — tout cela représentait l'apogée des rêves d'une famille ordinaire.
Les décorateurs transformaient le mobilier rare en vedette de l’écran. Chaque étagère racontait le statut du héros, chaque vase donnait un indice sur ses revenus. Les spectateurs étudiaient les intérieurs aussi attentivement que les magazines de mode, mémorisant l’apparence d’une vie belle et raffinée.
Les points clés de l’article :
- Les décors d'« Ironie du destin » étaient conçus dans le pavillon de « Mosfilm », mais en utilisant un mobilier authentique de l’époque ;
- L'étagère jugoslave symbolisait la prospérité — son prix équivalait à 2 à 3 salaires d'ingénieur ;
- Dans « Roman de service », les décors furent créés par les décorateurs Alexandre Borisov et Serge Vronkov — des maîtres du design « hors période » ;
- Samokhvalov vivait dans un appartement rempli de nouveautés stylistiques — des fauteuils en velours aux lanternes pseudosous-les-lumières ;
- Le mobilier pour les tournages était souvent « obtenu par contacts » — une vraie étagère jugoslave de qualité ou un fauteuil roumain « Roxana ».
« Quelle horreur cette poisson mariné » : l’intérieur comme personnage
Dans « Ironie du destin », la clé de l’histoire est la ressemblance avec la vie quotidienne soviétique. « Les garnitures standard. Ce qu’il y a à Moscou, ce qu’il y a à Leningrad », — expliquait Ippolite. Et le décorateur Borisov incarnait brillamment cette idée.
Les appartements de Jean et Nadia étaient filmés dans la même décoration pavillon, simplement avec un agencement différent du mobilier. L’étagère jugoslave, le plaid à carreaux, la guitare dans un coin — c’était l’ensemble typique d’un intellectuel soviétique accompli. Le « Climat » sur la table, la photo d’Ippolite dans le placard — chaque détail contribuait à une identité reconnaissable.
Galina Yumashova, qui a recréé les décors du film en miniature, a étudié cette image des milliers de fois : « Les parfums de « Climat », sortis en 1975, diffèrent fortement du design de leur packaging plus récent ». Voici l’idéalisme soviétique !
Image du film "Ironie du destin, ou avec un léger courant d'air !"L’étagère jugoslave : quand le mobilier était la monnaie
« Si vous obtenez un bon pour une étagère jugoslave, c’est du bonheur », — se souviennent les témoins. L’étagère était au sommet de la hiérarchie des objets prestigieux, à égalité avec le tapis et la voiture. Elle coûtait autant que 2 à 3 salaires d'ingénieur, et attendre dans la file d’attente pouvait prendre des mois.
Les étagères jugoslaves avaient des noms beaux : « Manuela », « Rogers », « Julia ». Les gens connaissaient chaque modèle par cœur, même s’ils n’étaient pas disponibles en vente libre. La qualité était fantastique — fabriquées en bois solide, les accessoires étaient en acier véritable.
Dans le cinéma, l’étagère était immédiatement interprétée comme un signe de prospérité. Montrer l’étagère « Manuela » jugoslave signifiait que le héros avait réussi dans la vie. La « Roxana » roumaine était également une excellente option. Une fausse version soviétique indiquait un niveau de confort plus modeste.
« Roman de service » : quand le passé rencontre le moderne
Dans « Roman de service », les décorateurs Alexandre Borisov et Serge Vronkov ont créé des intérieurs qui restent élégants aujourd’hui. Le secret est dans la combinaison audacieuse d’éléments anciens et de mobilier moderne.
Le bureau statistique se situait dans une maison construite en 1900. Des balustrades décoratives en fonte, des colonnes élaborées, des lustres en bronze — et à côté, des lampes modernes en verre laiteux. Rien ne choquait les yeux !
« 60 % de l’intérieur était un dégradé bleu-gris », — notent les designers. Cette technique est encore utilisée dans les bureaux modernes. Borisov et Vronkov ont anticipé leur époque de trois décennies.
Image du film "Roman de service"L’appartement de Samokhvalov : quand trop c’est bien
Le vice-directeur d’une maison élégante, remplie de nouveautés pour impressionner ses amis et personnes importantes. Des étagères fermées en cascade (à l’époque, c’était le summum du style), des fauteuils en velours, des rideaux à motifs floraux — tout cela était très prestigieux.
Un cadre génial : l’image d’une lampe dans un miroir à cadre lourd, des lanternes pseudosous-les-lumières. « Un mélange parfait de la nature bourgeoise de Samokhvalov et de son attrait pour le style occidental et prestigieux », — soulignent les cinéastes.
Pour Kalugina, tout était strict et modeste — aucune exagération. Immédiatement après l’entrée, on comprend : il s’agit d’une femme principale, qui ne suit pas la mode. L’intérieur est un portrait psychologique.
Image du film "Roman de service"Le mobilier à la location : comment ils récupéraient le matériel
Le mobilier rare pour les tournages devait être « obtenu par contacts ». On pouvait obtenir une étagère jugoslave grâce à des connaissances au sein de la nomenklatura. Les services à thé tchèques étaient également rares, gardés comme des trésors.
Le décorateur Alexandre Borisov réussit à rassembler un grand nombre de fournitures administratives pour « Roman de service » : machines à écrire, téléphones, perceuses. À une époque de pénurie, c’était un exploit.
Le mobilier provenait souvent des collections de « Mosfilm » — là étaient conservés les vrais trésors. Des secrétaires anciens, des buffets d’avant-guerre, des fauteuils étrangers. Ces objets s’accumulaient pendant des années à la studio de cinéma.
La gamme de couleurs du prestige soviétique
Le mobilier sombre et brillant, couleur noisette — c’était le standard de luxe. Les étagères jugoslaves, les commodes roumaines, les meubles tchèques — tous dans le même style. Un vernis brillant, des étagères en verre, des portes miroir.
Le tissu avait également ses règles : plaid à carreaux, rideaux floraux, un tapis sur le mur. Dans « Ironie du destin », le tapis n’était pas simplement une décoration — il isolait thermiquement les murs et améliorait l’isolation sonore.
Le cristal dans les commodes, les statues en porcelaine sur les étagères — chaque détail valait son poids en or. Montrer un service à thé tchèque dans le cadre signifiait souligner le haut statut du héros.
L’évolution de l’intérieur soviétique au cinéma
De l’ambiance austère des années 50 à l’abondance relative des années 70 — le cinéma a capturé les changements dans la vie quotidienne. Dans les premiers films, il n’y avait presque pas de mobilier, dans les derniers, les étagères et services à thé apparaissaient.
Il est intéressant que les intérieurs les plus stylisés aient été créés non pas par la richesse, mais par le goût des décorateurs. Borisov et Vronkov savaient créer une atmosphère mémorable à partir de simples objets.
Les designers modernes étudient encore les films soviétiques comme un manuel. Le principe « moins, c’est mieux », la combinaison de l’ancien et du nouveau, la fonctionnalité de chaque détail — tout cela provient des pavillons de « Mosfilm ».
Les intérieurs soviétiques au cinéma — ce ne sont pas seulement de belles images. C’est une encyclopédie des rêves d’une époque entière, où l’étagère jugoslave était la limite de ses désirs, et le cristal véritable symbolisait la richesse.
Couverture issue du site : lifehacker.ru
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