There can be your advertisement

300x150

La maison de la légende : où et comment vivait Coco Chanel

Cette page est également disponible dans les langues suivantes :🇺🇸🇷🇺🇺🇦🇩🇪🇪🇸🇵🇱🇨🇳

Matérialisation de sa philosophie de vie : combinaison de simplicité et de luxe, de fonctionnalité et de beauté, des traditions occidentales et orientales

Coco Chanel a vécu l'une des existences les plus éclatantes du XXe siècle, mais ses maisons étaient tout aussi légendaires qu'elle-même. La modeuse a vécu à l'hôtel Ritz depuis 1937, sauf pendant les périodes passées en Suisse. Le suite n° 302 a été renommée en son honneur après le décès de la fondatrice de la maison de mode. Le jour, la grande mademoiselle travaillait dans ses appartements au 31 rue Cambon — une adresse qui est devenue pour toujours l'incarnation du style français. Deux maisons, deux vies : une pour dormir et se reposer, l'autre pour créer et recevoir. Ensemble, elles formaient un univers unique d'une femme qui a changé non seulement la mode, mais aussi les représentations de la manière dont une dame moderne et indépendante devrait vivre.

Points clés de l’article :

  • Shanell vivait dans deux lieux : elle dormait à l'hôtel Ritz, et travaillait dans un appartement au 31 rue Cambon ;
  • Les intérieurs mélangeaient l'antiquité française avec des motifs orientaux et des idées modernes ;
  • Elle utilisait plutôt des écrans chinois au lieu de portes — craignant les espaces clos ;
  • Il n'y avait jamais de chambre à coucher dans l'appartement — seulement des espaces de travail et de réception ;
  • Chaque détail de l'intérieur avait une signification symbolique et reflétait le caractère de la propriétaire.

31 rue Cambon : la maison qui est devenue une empire

Dans le bâtiment au 31 rue Cambon, la grande mademoiselle a travaillé, reçu ses clients et invités durant les sept dernières années de sa vie. C'est là qu'elle passait la plupart de son temps et ne dormait que dans un studio personnel situé à proximité de l'hôtel Ritz. Ce manoir du XVIIIe siècle, quatre étages, est devenu le centre de son univers : au rez-de-chaussée se trouvait un magasin, au second étage les cabines d'essayage, au quatrième les ateliers et au troisième ses légendaires appartements.

En 1910, elle est devenue modiste licenciée et a ouvert son magasin Chanel Modes dans le bâtiment n°21 de la rue Cambon à Paris. Puisque cet endroit était déjà occupé par une entreprise textile prospère, Chanel ne vendait là que ses chapeaux. Plus tard, elle a déménagé dans le bâtiment 31, et cette adresse est devenue pour toujours un symbole de la marque.

L'appartement était petit mais soigneusement conçu. Il n'y avait jamais de chambre à coucher au 31 rue Cambon : Chanel protégeait soigneusement le statut de son bien comme atelier. Il disposait d'un salon, d'une salle à manger, d’un bureau et d’une bibliothèque — tous les espaces étaient destinés au travail, à la création et à l'accueil des invités.

Photo du site : disc-clover-gyyd.squarespace.com

Photo du site : disc-clover-gyyd.squarespace.com

Photo du site : skillbox.ru

Photo du site : skillbox.ru

L'éclatique comme reflet de l'âme

Coco a mélangé un cocktail extraordinaire : des fauteuils anciens, un miroir vénitien du XVIIIe siècle, une copie en marbre romain de la Vénus grecque, des lustres avec des décors en cristal de roche. Les designers modernes appellent cela l'éclatique, mais pour Chanel, c'était simplement un moyen naturel d'entourer sa vie de beauté provenant de différentes époques et cultures.

Meubles français classiques, antiquités, motifs italiens et asiatiques. À l’époque, cela semblait vraiment inhabituel — mélanger l’Orient, l'Occident et le Sud. Environnée par une belle mobilier et des objets d’Antiquité Grèce, Égypte, Chine et Italie ainsi que ses livres préférés, la créatrice se retirait dans son appartement pour travailler, lire, rêver, se reposer, dîner et divertir un petit groupe de proches.

Un endroit particulier dans l’intérieur était occupé par des écrans chinois laqués de coromandel — un cadeau de son amoureux Arthur Kappel. Chanel a aimé l’art de la Chine grâce à Arthur Kappel, surnommé « Boy ». Ces écrans sont devenus bien plus qu’un simple élément décoratif, ils incarnent la philosophie de vie de la grande mademoiselle.

Photo du site : media.revistaad.es

Photo du site : media.revistaad.es

La peur des portes et l'amour des écrans

Elle éprouvait un dégoût profond pour les portes. Elle préférait des écrans élégants laqués au lieu de portes. Comme elle haïssait les portes, elle utilisait des écrans chinois pour fermer les cadres de porte. Elle pensait que cela faisait oublier aux invités le moment d'aller partir.

Mais cela ne concernait pas seulement l'accueil. Les écrans l'aidaient à surmonter un trouble nerveux et une peur, car si on les utilisait pour couvrir la porte, l'espace psychologiquement n’était plus isolé. La femme craignait toute la vie les espaces clos et le solitude. Les écrans créaient une illusion d’ouverture, tout en permettant de séparer l'espace.

Même ses appartements personnels au 31 rue Cambon sont entourés de multiples écrans. Ils servaient non seulement à des fins fonctionnelles, mais aussi créaient une atmosphère orientale qu’aimait beaucoup Coco.

Photo du site : i.pinimg.com

Photo du site : i.pinimg.com

Miroirs et mysticisme des chiffres

Contrairement à l’espace personnel de Coco, les escaliers ont clairement été conçus sous l’influence de l’art déco. Ils sont encore recouverts d’un tapis crème, et les murs sont garnis de panneaux de miroir. L’escalier en spirale qui mène au deuxième étage du bâtiment 31 est orné de dizaines de miroirs — cette décoration crée un effet vertigineux, surréaliste.

Lors des défilés de mode qui se tenaient en bas, Gabrielle Chanel s'asseyait précisément sur cet escalier. Assise sur la cinquième marche (référence aux célèbres parfums Chanel No.5), elle était invisible pour les spectateurs et pouvait observer tranquillement ses défilés et la réaction du public.

Le chiffre cinq hanta Chanel toute sa vie. La forme octogonale du miroir sur le mur a inspiré la coiffe de parfum CHANEL No.5. Elle reproduit les courbes de la place Vendôme, que Gabrielle pouvait voir depuis sa fenêtre dans son résidence à l’hôtel Ritz. Selon les croyances orientales, le chiffre « huit » symbolisait non seulement l’infini mais aussi un talisman de bonheur.

Photo du site : avatars.mds.yandex.net

Photo du site : avatars.mds.yandex.net

Photo du site : labellecrush.com

Photo du site : labellecrush.com

Bibliothèque et symboles de la chance

Tous les livres de Gabrielle étaient dans des couvertures rouge profond — comme la fameuse rouge à lèvres et la doublure des sacs qu’elle créait. La couleur rouge est devenue le signe distinctif bien avant les célèbres sacs à double fond rouge. Dans la bibliothèque, on retrouvait les œuvres des classiques français, des livres d'histoire de l'art et de philosophie orientale.

Coco croyait fermement aux symboles, donc dans son appartement on peut voir de nombreuses figures porte-bonheur — grenouille à la bouche ouverte, couple de cerfs japonais et motifs avec du blé, symbole de prospérité. Elle croyait aussi à la force thérapeutique des cristaux et ornait chaque pièce de lustres.

Les lions occupaient un endroit spécial dans sa collection de talismans. Elle attachait beaucoup d'importance à son signe zodiacal, le Lion — visible partout. Des statues de lions, des têtes de lion sur les meubles, des images du roi des bêtes dans le décor — tout cela reflétait le caractère de la propriétaire.

Photo du site : oskelly.ru

Photo du site : oskelly.ru

L'hôtel Ritz : maison pour dormir et se reposer

On dit que Chanel aimait dire : Ritz est mon chez-moi. Elle a vécu plus de 35 ans (de 1935 à 1971) et est décédée à l'âge de 87 ans dans l'hôtel Ritz. Chaque soir après son travail, elle marchait à pied de la rue Cambon vers l'hôtel — une promenade paisible de cinq minutes à travers le cœur de Paris.

Les appartements de Chanel ont été restaurés selon les photographies et ressemblent à l'époque où vivait Coco Chanel, qui adorait le mobilier laqué de Coromandel, les miroirs baroques et le cristal de roche. Les appartements de Chanel à l'hôtel Ritz comprennent deux chambres et un salon somptueux. De la chambre s'offre une vue magnifique sur la place Vendôme.

Pendant 34 ans, elle allait chaque jour de l’hôtel à la rue Cambon et revenait en arrière, prévenant le personnel de son arrivée à l'avance pour qu'ils pulvérise la chambre avec ses parfums préférés No.5. Ce rituel montre à quel point le confort et l'atmosphère étaient importants pour elle.

Les années d'exil en Suisse

En 1944, sur conseil de Churchill, elle a été libérée mais sous condition qu’elle quitte la France. Chanel dut s’exiler en Suisse où elle vécut jusqu’en 1953. Exilée à Genève, elle a vécu dans les meilleurs hôtels et fait des soins cosmétiques et spa à la célèbre Clinique Valmont.

Même en exil, Coco n’a pas changé ses habitudes. Elle visitait souvent « La Chai Steffana » à Montreux — un lieu de rencontre de nombreux célébrités vivant en Suisse, ainsi que le restaurant Chalet-des-Enfants sur les collines environnantes. On dit qu’elle sortait rarement de son appartement à l’hôtel Beau-Rivage, préférant s’asseoir sur le balcon et profiter de la vue sur le lac et les montagnes.

L’héritage dans l’intérieur

Les intérieurs du 31 rue Cambon — livre de sagesse — servent encore aujourd’hui d’inspiration historique pour la célèbre marque. Les appartements ont été conservés presque dans leur état d’origine à l’époque du décès de Chanel en 1971. Aujourd’hui, l’appartement est fermé aux visiteurs, mais son influence sur le monde du design continue.

Ici Karl Lagerfeld photographie la jeune Kaye Gerber pour une campagne publicitaire de sacs. Ici, il tire des idées et inspirations pour les collections Haute Couture, et les joailliers Chanel observent les motifs pour des montres et bijoux High Jewelry uniques.

Les maisons de Coco Chanel ne sont pas simplement des lieux où elle a vécu. C’est la matérialisation de sa philosophie de vie : combinaison de simplicité et de luxe, de fonctionnalité et de beauté, des traditions occidentales et orientales. Le 10 janvier 1971, à l'âge de 87 ans, Gabrielle meurt d’un infarctus dans l’hôtel Ritz à Paris où elle a vécu longtemps. Elle est partie là où elle se sentait chez elle, laissant derrière elle non seulement un empire de mode mais aussi une esthétique unique de vie qui continue d’inspirer les designers du monde entier.